Libres.

11:17

Au vu des évènements de vendredi, je n'avais pas envie de m'exprimer, parce que je savais que ce serait bancal. Mais je souhaite que la vie reprenne son cours, sans jamais oublier. Sauf que je n'avais pas le cœur à écrire à nouveau des idioties, des futilités, sans passer par cette étape. Ça aurait été comme si ça ne m'avait pas touchée.
Je ne suis pas parisienne. Je vis en réalité bien loin de la capitale. Mais ces quelques fous, ces pauvres idiots suffisamment creux pour se faire endoctriner, pour croire que tuer est un moyen d'accomplir leur devoir m'ont terrifée. Nous ont terrifiés. Faire irruption dans notre vie, dans la vie de ces gens qui ne faisaient rien d'autre que profiter d'un concert, manger, ou fêter un anniversaire, pour y mettre fin, c'est ignoble. Inqualifiable, en fait. Tous ces visages qu'on a vu défiler. Ceux dont on a heureusement appris qu'ils étaient saufs, ou bien blessés. Ceux qui, malheureusement n'ont pas survécu.
Je n'arrive pas à comprendre qu'on puisse trouver une réponse dans cet extrémisme. Je n'arrive pas à comprendre qu'on puisse se laisser convaincre de faire ce genre de choses. Je suis désemparée, je n'arrive pas à me représenter qu'on puisse manquer de jugeote à ce point. Et que cela impacte tellement de vies, partout dans le monde. Face aux fous, on ne peut malheureusement rien.
Sinon continuer à être nous-mêmes. À reléguer la peur en second plan. À vivre, à être tout ce qu'ils nous reprochent d'être. Parce que ce qu'on a l'immense chance d'être libres. Libres de sortir écouter de la musique, de danser, de sortir le soir, de ne pas croire en Dieu, de coucher avec qui on veut. Libres de chaînes mentales, libres d'endoctrinement.
Ce monde n'est pas parfait, mais toute cette douleur nous a prouvé que nous, au moins, nous étions humains. Les forces de l'ordre, le personnel soignant, tous les gens qui se sont mobilisés pour retrouver les disparus, pour ouvrir leur maison à ceux qui ne pouvaient rentrer chez eux. Ceux qui ont consolé, ceux qui ont protégé. Nous, qui regardions de loin, impuissants mais compatissants. NOUS sommes humains.

Je reprendrai les articles dès demain, parce que ça me fait du bien de penser à autre chose que la douleur. Parce que même si c'est futile de se préoccuper de la douceur de ses cheveux, de la tenue de son rouge à lèvres, ou de la longueur de ses cils, et d'en parler longuement à plein d'inconnus, c'est une futilité qui nous prouve une fois de plus qu'on est libres. Et cette liberté, c'est ce qu'ils n'arrivent pas à comprendre, et qui les effraie tant.

Toutes mes pensées aux victimes, à leurs familles, et à vous qui, de près ou de loin, avez été touchés par ce drame.

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